Dernière mise à jour 6 octobre 2020
Tiré de http://bastion-karpenko.ru/675-plakr/
On note bien les "encoches" déviatrices de jet des missiles et l'antenne K-652 IVA-MV relevée sur l'arrière du massif
Sous l'impulsion de plusieurs dirigeants politiques, notamment Nikita S. Khruchev, la marine soviétique décide de ne pas écarter l'option des missiles stratégiques aérodynamiques. Elle leur trouve même plus d'intérêt pour l'attaque de buts mobiles, les missiles balistiques paraissant difficilement pouvoir s'acquitter de cette mission à l'époque. De plus, l'URSS ne possédait pas d'une puissante aviation embarquée à qui ce rôle pouvait être dévolu.
Au cours du premier trimestre 1956, l'OKB-52 commença à travailler sur un projet d'"avion-missile" dénommé P-6. Il s'agissait d'une modification du missile P-5, avec un autodirecteur et un nouveau système de navigation. Cette initiative reçut le soutien du directeur du TsKB-18, puis celui du commandant de la Flotte. Le 17 août 1956, deux projets de missiles aérodynamiques sont présentés aux autorités soviétiques, le P-35 et le P-6. Le premier cité doit armer les navires de surface et les batteries côtières, tandis que le second est prévu armer les sous-marins équipés du système d'armes P-5.
L'idée initiale était tout simplement d'installer sur un missile P-5 l'autodirecteur prévu pour le P-6. D'où la construction de la version P-5RG du missile P-5, également dotée dun nouveau système de navigation. Il reçoit de même un radar Doppler pour corriger la dérive, ainsi qu'un radio-altimètre en lieu et place d'une capsule barométrique pour l'altitude. Mais cette "modernisation" n'est pas suffisante, et le problème de la désignation d'objectif reste pendante. Il est un temps envisagé d'armer les sous-marins d'un à deux missiles de reconnaissance (on dirait aujourd'hui des drones). Cette option n'est pas retenue et l'on se tourne alors à une désignation d'objectif par avion à très long rayon d'action, comme les Tu-95RTs et TU-16RTs pour les missiles P-6.
Le plan 1959 - 1965 de construction de navires pour la marine est adopté sous la référence 1324-639 le 3 décembre 1958 par le Comité central du PCUS et le Conseil des ministre de l'URSS. Le bureau d'ingénierie retenu est le TSKB-18, devenu TsKB Rubin par la suite. Ce plan confirme l'adoption du projet 675 sélectionné en octobre 1958. Il se distingue du projet 659 par:
- l'emploi du missile anti-surface P-6, tout en gardant la possibilité d'emploi du missile anti-terre P-5
- la dotation de huit tubes lance-missiles
- l'installation du système de guidage Argument et du système de DO Uspekh
- l'allongement de 4 m et l'ajout d'une tranche supplémentaire pour accueillir toutes les composantes des systèmes d'armes P-5 et P-6
- l'installation d'une suite sonar plus moderne, le MGK-100
Au départ, il est prévu de rendre les deux tubes avant seulement compatibles avec les missiles P-6, les autres tubes pouvant mettre en oeuvre indifféremment des missiles stratégiques P-5D ou P-6, mais cette option est abandonnée. Un effort de standardisation avec les classes 627 et 658 est recherchée pour les équipements, notamment pour le sonar qui doit être un MGK-100 KERCH. Mais le retard de ce dernier qui n'arrivera qu'en 1967 contraindra à équiper les classes 675 en MG-200 ARKTIKA-M, l'équipement en MGK-100 KERCH s'effectuant au cours d'une IPER (SR).
Vingt-neuf unités sont planifiées. Deux chantiers sont retenus. Au nord, le chantier Severnoe Mashinostroitelnoe Predpriyatie (№402) [SEVMASH] va construire 16 unités dans la forme 50 située à Severodvinsk. Pour le Pacifique, c'est le chantier Leninskiy Komsomol (№199) de Komsomolsk Na Amure, qui va construire les autres unités dans la forme 17 (groupe B) de Komsomolsk Na Amure.
L'architecture est à double-coque et à deux hélices.
La coque épaisse est en acier AK-25 d'une épaisseur de 22 à 35 mm. La plus grande partie est cylindrique, les deux parties terminales étant coniques. Elle est divisée en 10 tranches, résistant à la pression de 10 kg / cm². De l'avant vers l'arrière:
- tranche 1: torpilles avant
- tranche 2: batterie avant / locaux vie
-tranche 3: guidage missiles
- tranche 4: central
- tranche 5: Diesel générateurs
- tranche 6: réacteurs
-tranche 7: turbines
- tranche 8: moteurs électriques
- tranche 9: locaux vie
- tranche 10: torpilles arrière
Les couples sont disposés de manière symétrique et font 240 mm à la base. Leur espacement est de 600 mm. Les cloisons intermédiaires sont en acier AK-25 de 10 mm.
La coque externe et caisses externes des ballasts en acier faiblement magnétique Yuz d'une épaisseur de 4 à 16 mm, acier dont le formage et l'usinage vont compliquer la tâche des chantiers. L'extérieur est doté d'un revêtement anéchoïque sur la partie supérieure.
Les éléments de filtres et leurs carénages sont en alliage de titane. Les collecteurs d'eau extérieure sont en cupronickel MNZh5-1.
Les ballasts sont répartis en 16 caisses. Quatre d'entre eux permettent de compenser l'envahissement accidentel de trois conteneurs de missiles. Le soufflage de chacune des caisses est indépendant. Les vannes Kingston et les purgeurs sont à commande hydraulique à distance. Trois tableaux différents permettent cette opération, en cas d'avarie (le premier de la série ne dispose que d'un seul de ces tableaux, dans le central). La compensation de masse des missiles tirés s'effectue à partir de caisses internes spécialisées.
L'ensemble propulsif est pratiquement identique à celui des classes 627, 658 et 659. Elle inclut deux réacteur VM-A de 70 MW unitaire, deux turbines à vapeur et deux réducteurs 60-D1. La redondance de secours est obtenue grâce à deux Diesel - générateurs DG-400 (avec moteur Diesel M-860) et deux moteurs électriques de propulsion PG-116 de 900 Cv unitaire. Le sous-marin dispose enfin de deux blocs de batterie à 112 éléments 28SM (38SM?).
C'est sur un classe 675 que les réacteurs de type VM-A, le K-172, seront poussés à 100 % de leur puissance. Ils seront par la suite limités à 80 % de cette puissance.
3.3 Armement
Les missiles sont répartis en huit tubes servant à la fois au stockage à bord et au tir (un bloc à l'avant, un bloc encadrant le massif et deux sur l'arrière). Ils se soulèvent à 15° (14?) au dessus de l'horizon grâce à un appareillage hydraulique dont les commandes sont réparties dans les tranches 2, 4 , 6 et 8. Les tubes du deuxième bloc possèdent chacun leur propre système de mise en position et de la commande correspondante, située dans le massif. Chaque tube dispose d'un système anti-incendie, d'un arrosage en pluie interne, d'un analyseur d'air intérieur, d'une ventilation, d'un assèchement, d'un système de contrôle de la pression de l'air et d'épuration de celui-ci, d'un chauffage, d'arrosage externe, de senseurs de température et de pression, ainsi que de niveau d'eau. La partie avant de chaque tube renferme enfin un appareil de test des autodirecteurs des missiles.
Les tubes sont numérotés de 1 à 8 de l'avant vers l'arrière, les n° impairs sur tribord.
Le missile P-6 (4K88) fait 10,8 m de long et 0,9 m de diamètre de large. Une fois dépliées, les ailes présentent une envergure de 2,5 m. La masse au lancement est de 5300 kg. Il est lancé avec un accélérateur à poudre. La séquence de tir est la suivante. Après avoir reçu l'ordre d'engagement, le sous-marin vient à l'immersion périscopique pour recevoir les données radar des avions éclaireurs, qui transmettent au sous-marin la position des bâtiments cibles. Cette information se matérialise sur l'écran de l'opérateur de désignation d'objectif, à bord du sous-marin. Après une analyse par le commandant, les données des cibles retenues (azimuth et distance) sont transmises au système de guidage, en évaluant la portée de tir et la distance de détection des cibles par les auto-directeurs des missiles. La décision de tir est alors prise. Le sous-marin vient à la route de lancement, fait surface et procède au tir d'une salve (4 missiles au maximum). Un seul opérateur fixe l'azimuth de tir sur un écran radar. Toute dérive est corrigée par l'opérateur, qui, lorsque la distance prévue est atteinte, déclenche le viseur du missile. Une fois les données du missile confirmées, l'opérateur l'engage alors en mode auto-directeur dans le plan horizontal, puis à une distance prédéterminée dans le mode vertical également. Le missile achève sa trajectoire à basse altitude. 12 missiles peuvent se trouver en vol ensemble. La portée s'établit entre 35 et 380 km, à la vitesse maximale de Mach 1,3. Le tir ne peut s'effectuer qu'en surface, le premier missile étant tiré au bout de trois minutes. La deuxième salve de quatre ne pouvait l'être que 12 minutes après.
Par ailleurs, le sous-marin disposait de quatre tubes lance-torpilles avant de 533 mm (sans torpille de réserve) utilisables jusque 100 m de profondeur, et de deux tubes arrière de 400 mm utilisables jusque 250 m et disposant de 14 torpilles de réserve.
3.4 Équipements
Les données transmises par les avions éclaireurs sont réceptionnées par le système Uspekh-U, utilisable aussi bien en immersion périscopique qu'en surface. Le sous-marin est équipé d'une centrale de navigation Sila-N-675 et d'un périscope de visée astrale LR-11.
Le reste de la livrée est conforme à celle des sous-marins de cette génération.
La première unité est mise sur cale le 30 mai 1961 au chantier Sevmash, la dernière étant admise au service actif le 25 novembre 1966. Pour le chantier de Komsomolsk, qui a déjà engrangé l'expérience de sous-marins nucléaires spécifiques à la flotte du Pacifique (projet 659 Echo I), la mise sur cale de la première unité a lieu le 17 mars 1962, le dernier étant admis au service actif le 30 décembre 1968.
On notera tout de même que le premier chantier est handicapé par les conditions de glace de la mer Blanche, tandis que pour le second, la distance le séparant de la mer nécessite le transport des unités construites sur un dock flottant jusqu'à Bolshoy Kamen. La construction en blocs allait jusque 200 t.
Il est réalisé dans plusieurs chantiers. Pour la flotte du Nord, les chantiers impliqués sont Sevmash (TR), le SRZ-10 Shkval , les SRZ-85 et SRZ-35 (SR). Enfin les chantier Zvezdochka prend en charge les modernisations accompagnées de SR. Pour la flotte du Pacifique, seul le SRZ-10 semble chargé des SR / modernisations.
La charge paraît lourde
Flotte du Nord |
Flotte du Pacifique |
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Durée avant le 1er entretien important |
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Moyenne |
2017 |
2102 |
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Le plus court |
1309 |
1005 |
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Le plus long |
3872 |
4111 |
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Durée de cet entretien |
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Moyenne |
1404 |
1092 |
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Le plus court |
395 |
729 |
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Le plus long |
3083 |
2850 |
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Délai entre la fin du 1er entretien et le second |
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Moyenne |
3183 |
1964 |
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Le plus court |
2466 |
938 |
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Le plus long |
4506 |
3105 |
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Durée du second entretien |
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Moyenne |
1404 |
1590 |
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Le plus court |
395 |
729 |
|
Le plus long |
3083 |
3132 |
Nota:
1- la durée est exprimée en jours
2- ces données incluent tous les sous-marins du projet 675, qu'ils aient été modifiés ou non
3- le K-116 a été considéré comme partie intégrante de la flotte du Pacifique, flotte dans laquelle il a servi le plus longtemps
Aucune corrélation n'a pu être établie entre les durées indiquées et les autres données (date de mise en service, flotte d'appartenance, modification...)
5.2 Modification / modernisation
Au fur et à mesure de la mise en service de moyens embarqués plus performants par la marine "adverse", la distance de tir possible pour les sous-marins s'allonge. Il faut alors leur donner les moyens de prononcer leur attaque de manière plus discrète et plus rapide. Au total, trois sont modifiés en classe 675K (2 en flotte du Nord et 1 en flotte du Pacifique), 9 en projet 675MK (2 en flotte du Nord, 7 pour celle du Pacifique), 4 en projets 675MKV (3 au Nord, 1 dans le Pacifique plus une non achevée). Enfin une unité a été modifiée en projet 675U (?) et une autre en projet 675N, ceux deux dernières appartenant à la flotte du Nord. Le détail de ces modifications est donné à l'onglet "Evolutions"
L'activité est soutenue. Le tableau ci-après en donne les grandes lignes.
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Flotte du Nord |
Flotte du Pacifique |
1964 |
Le K-170 effectue la première mission opérationnelle autonome, en mer de Norvège et Atlantique nord, selon le plan Ograda 9 - 13 avril le K-166 participe à un exercice tactique de la flotte du Nord |
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1965 |
première mission opérationnelle pour le K-166 18 juin - 6 juillet les K-1, K-28, K-170 et K-104 prennent part à l'exercice Pechora 12 août le K-166 tire quatre missiles en mer Blanche |
L'équipage du K-189 reçoit le prix du commandant en chef de la flotte pour tir de missile |
1966 |
Le K-1 et K-170 effectuent chacun une mission opérationnelle autonome Le K-172 effectue une mission opérationnelle Le K-22 une mission opérationnelle de 49 jours Le K-35 une mission opérationnelle de 29 jours Le K-125 réalise un tir de missile pour lequel il est classé remarquable. Du 28 décembre au 10 février 1967 une mission opérationnelle de ce même sous-marin en Atlantique avec le 122ème équipage permet de prononcer la recette du sonar Kerch |
2 février - 26 mars en compagnie du K-133 (projet 627A), le K-116 effectue le trajet flotte du Nord flotte du Pacifique en plongée par le passage de Drake (Amérique du Sud) 11 décembre - 1967 28 janvier le K-48 mène mission opérationnelle en mer des Philippines. Le trajet passe par les mers du Japon, de Chine orientale et des Philippines, par les détroits de Corée et de Tokara. Il piste l'USS Bainbridge
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1967 |
Le K-1 effectue une mission opérationnelle autonome, et le K-135 deux. Ce dernier aurait pisté le SNLE US Patrick Henry pendant 5 h 30 Le K-172 effectue une mission opérationnelle autonome en mer de Norvège 24 mars – 24 octobre le K-128 participe à la mission Priliv en Atlantique équatorial En mission opérationnelle en Méditerranée, Le K-131 reçoit l'ordre de se mettre en position de tir au large des côtes d'Israël entre le 5 et le 6 juin pour l'attaque de cibles terrestres alors qu'il se trouve en Adriatique. Il accomplit une deuxième mission opérationnelle autonome cette année là. 30 mai – 31 juillet mission opérationnelle en Méditerranée pour le K-125 qui trouve en zone de conflit et manoeuvre en soutien des forces égyptiennes et syriennes. Il y retourne entre le 9 novembre et le 12 janvier 1968 Une mission opérationnelle de 50 jours pour le K-28, nommé meilleur sous-marin de sa formation Une mission opérationnelle autonome pour le K-47, classé remarquable après une inspection du commandement de la flotte Le K-74 effectue une mission opérationnelle autonome, puis tirs de missiles P-6 sur des cibles de surface mobiles une mission opérationnelle autonome pour le K-90, puis tir de tir de missile sur cible terrestre. Participe à l'exercice Mramor |
L'équipage du K-189 remporte le prix du ministre de la Défense de l'URSS 29 janvier le K-48 reçoit la visite d'Aleksandr Kosygin, président du conseil des ministres de l'URSS. Le 23 octobre, il est décoré du drapeau du souvenir du Comité Central du parti communiste, du presidium du soviet suprême et du conseil des ministres de l'URSS 19 novembre – 1968 20 février permanence opérationnelle pour le K-48 15 mars – 25 avril une mission opérationnelle pour le K-56, et tir de missile en septembre pour inspection. En octobre, prend part au titre de bâtiment remarquable et de meilleur service n°5 pour la lutte contre les sinistres. Le 1er novembre pour ses réussites socialistes, reçoit le Drapeau Rouge du conseil militaire de la flotte du Pacifique |
1968 |
Deux missions opérationnelles autonomes pour le K-135, une pour le K-131 et une pour le K-90 Le K-170 effectue une mission opérationnelle autonome et prend part à l'exercice Sever mars - avril Le K-172 effectue une mission opérationnelle en Méditerranée 30 septembre – 8 novembre mission opérationnelle en Méditerranée pour le K-125 Le K-35 effectue un tir de missile avec le K-74, et il est classé meilleur sous-marin de sa formation |
Le K-10 piste le groupe nucléaire de surface US (Entreprise, Long Beach, Bainbridge et Truxtun), et en particulier le porte-avions pendant 13 h Les deux équipages du K-108 gagnent le prix du commandant en chef de la flotte du Pacifique Une mission opérationnelle autonome pour le K-34 11 mai – 6 juillet mission opérationnelle en océan Pacifique pour le K-48 5 juin – 10 août mission opérationnelle dans les approches de la baie Vityaz pour le K-56 |
1969 |
4 mars – 2 mai mission opérationnelle en Méditerranée pour le K-125 Le K-131 effectue un tir de missile sur cible flottante depuis deux axes de tir avec le K-135 1er mars 31 décembre le K-131 effectue deux missions opérationnelles en Méditerranée pour soutenir les forces armées égyptiennes Une mission opérationnelle autonome pour les K-135, K-166, et K-74. Deux pour le K-90 |
Une mission opérationnelle pour le K-23 en mer du Japon. Tir de missile réussi en coordination avec le croiseur Admiral Fokin (projet 58) Mission opérationnelle en mer du Japon du fait du conflit sino-soviétique pour le K-56 |
1970 |
- 1973 Le K-104 lance deux missiles P-6 3 janvier – 6 mars mission opérationnelle en Méditerranée pour le K-125 Le K-131 prend part à l'exercice Okean-70 Le K-135 effectue une mission opérationnelle en Atlantique Le K-170 effectue une mission opérationnelle de 51 jours et participe à l'exercice Okean-70 |
1970 7 avril Le K-23 est décoré de l'ordre du souvenir de Lénine (Jubilé). Pour ses réussites pendant Okean-70, reçoit la bannière du Soviet Suprême de l'URSS. Prix du commandant en chef 29 janvier – 10 avril permanence opérationnelle en baie de Pavlovski pour le K-56. Il participe ensuite à Okean-70 avec le deuxième équipage entre le 10 et le 29 avril 1970 avril mai au cours des manoeuvres Okean, le K-7 est le premier sous-marin nucléaire soviétique à se rendre en Océan Indien pour tester la disponibilité du système d'armes en conditions tropicales. Accompagné de l'escorteur Odarenniy (projet 61), il réussit un tir de deux missiles sur une cible à plus de 100 km, sur une DO d'un Tu-95RTs. |
1971 |
Le K-1 effectue une mission opérationnelle autonome en Atlantique du nord-est et en mer de Norvège |
Pour le K-184 24 mai – 5 octobre mission opérationnelle autonome en mer d'Okhotsk -1972 une mission opérationnelle de 90 jours en océan Indien pour le K-31 12 mars - 30 avril mission opérationnelle dans les mers du Japon, de Chine orientale et des Philippines pour le K-7 |
1972 |
24 octobre - 1973 30 mars mission opérationnelle de 99 jours en Atlantique nord-est avec escale à Cuba pour le K-172 |
Du 10 mai au 19 juin suite au blocus des ports du nord Vietnam par les USA, les K-7, K-45, K-57 (50 jours), K-184 et K-189 sont envoyés pour marquer les forces américaines en mer des Philippines et dans le sud de la mer de Chine. Le K-184 est pisté en permanence par l'USS Guardfish automne mission opérationnelle de 50 jours pour le K-189 Pour le K-94 1972 une mission opérationnelle autonome de 50 jours. Le premier équipage remporte le prix du commandant de la flotte du Pacifique, le deuxième équipage le prix du commandant en chef de la flotte |
1973 |
Le K-128 effectue un tir de missile en même temps que croiseur ASM Sebastopol (projet 1134) Les K-166 et K-35 effectue chacun une mission opérationnelle autonome mai le maréchal Ustinov se rend à bord du K-22 |
- 1974 mission opérationnelle pour le K-116 avec le 273ème équipage. La mission dure 115 jours, avec deux semaines d'escale à Berbera (Somalie) 13 juin tir de missile P-6 pour le K-56 |
1974 |
Les K-104 et K-74 effectuent chacun une mission opérationnelle autonome Le K-166 effectue une mission opérationnelle autonome en Méditerranée Mission opérationnelle avec l'équipage du K-166 pour le K-172 Mission opérationnelle pour le K-22 Le K-35 effectue une mission opérationnelle autonome avec l'équipage 351 à l'été, le K-47 prend part aux essais du système Kasatka-B |
Le K-116 gagne le prix du commandant en chef pour le tir de missiles 19 avril – 31 juillet permanence opérationnelle pour le K-48, qui est classé remarquable en novembre - 1975 une mission opérationnelle de 49 jours pour le K-57 |
1975 |
Le K-1 effectue une mission opérationnelle autonome. Il prend part aux exercices Okean-75, Sever-75 et à la surveillance de l'exercice OTAN Chasse Océanique, tout comme le K-104 et le K-125 (5 - 25 novembre) 1975 31 mars – 14 juin mission opérationnelle en Méditerranée et participation à l'exercice Okean-75 Le K-166 effectue une mission opérationnelle en Méditerranée Mission opérationnelle avec l'équipage pour le K-172 Le K-35 effectue une mission opérationnelle autonome Une mission opérationnelle autonome en Atlantique pour le K-47 |
-1976 Pour le K-189 mission opérationnelle de 120 jours en Océan Indien, avec soutien externe en cours de patrouille à Berbera avril le K-48 participe à Okean-75 |
1976 |
1976 10 avril – 20 juin mission opérationnelle en Méditerranée et participation à l'exercice Krim-76 pour le K-125 Mission opérationnelle pour le K-172 et le K-47 Le K-74 effectue une mission opérationnelle autonome |
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1977 |
14 mars – 12 mai mission opérationnelle en Méditerranée pour le K-125 Une mission opérationnelle autonome avec l'équipage 351 pour le K-131 Une mission opérationnelle pour le K-172 Le K-74 effectue une mission opérationnelle autonome |
21 janvier – 17 mars une mission opérationnelle de 50 jours avec le 273ème équipage de réserve pour le K-108 23 juillet tir de deux missiles par le K-56, classé remarquable. En juillet reçoit le prix du commandant en chef pour ce tir de missiles |
1978 |
Une mission opérationnelle autonome avec l'équipage 351 pour le K-131 Une mission opérationnelle autonome pour le K-22 et pour le K-74 |
Le K-10 effectue une mission opérationnelle autonome de 46 jours avec le 273ème équipage septembre le K-10 lance un missile antisurface au cours d'une inspection 14 septembre exercice tactique conjoint entre le K-10 et les K-201 et 429 (projets 670) Une mission opérationnelle de 45 jours pour le K-34 1978 12 juin – 14 novembre mission opérationnelle en océan Indien et mer de Chine méridionale, avec soutien à Cam Ranh et Aden, pour le K-48 Pour le K-94 une mission opérationnelle autonome de 46 jours |
1979 |
1er avril – 28 mai mission opérationnelle en Atlantique avec l'équipage du K-131 pour le K-125 Une mission opérationnelle autonome avec le 461ème équipage pour le K-135 Une mission opérationnelle autonome pour le K-22, le K-74 et pour le K-90 Une mission opérationnelle pour le K-47 |
Une mission opérationnelle de 55 jours pour le K-175 Une mission opérationnelle pour le K-31 Pour le K-94, une mission opérationnelle autonome de 48 jours |
1980 |
20 mars – 20 mai mission opérationnelle en Méditerranée pour le K-125 une mission opérationnelle autonome avec le 461ème équipage pour le K-135 Une mission opérationnelle autonome pour le K-22, le K-47, le K-74 et le K-90
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Les K-10 et K-108 effectuent chacun une mission opérationnelle autonome Une mission opérationnelle de 136 jours avec un soutien en cours de patrouille en mer Rouge, pour le K-175 Une mission opérationnelle de 239 jours avec soutien extérieur pour le K-184 L'équipage du K-34 est classé remarquable – 1981 une mission opérationnelle de 250 jours avec l'équipage du K-204 et soutien extérieur pour le K-57. Le 19 septembre il rate totalement son tir de torpilles lors d'une inspection 26 septembre le K-48 est classé est remarquable après une inspection du ministère de la Défense - 1981 Pour le K-94 une mission opérationnelle autonome de 250 jours avec soutien externe en mer Rouge |
1981 |
Une mission opérationnelle autonome pour le K-135 et pour le K-28 |
- 1982 Le K-108 effectue une mission opérationnelle de 96 jours Permanence opérationnelle pour le K-31 avec le 298ème équipage Pour le K-94 une mission opérationnelle autonome de 181 jours avec soutien externe en mer Rouge |
1982 |
Le K-74 effectue une mission opérationnelle autonome novembre - 1983 janvier une mission opérationnelle autonome pour le K-90 |
Pour le K-184, une mission opérationnelle de 109 jours avec soutien extérieur Pour le K-7 1982 - 1983 une mission opérationnelle de 253 jours avec soutien externe, une permanence opérationnelle avec le 298ème équipage. Il est classé meilleur sous-marin de la flotte pour la préparation missile |
1983 |
25 septembre - 25 novembre mission opérationnelle autonome en Méditerranée pour le K-104 22 décembre Le K-1 est le premier projet 675MKV à effectuer un lancement de missile antisurface Vulkan Une mission opérationnelle autonome pour le K-128, le K-166 et pour le K-28 Plusieurs missions opérationnelles autonomes pour le K-131 Le K-35 effectue une mission opérationnelle de 72 jours |
-1985 pour le K-189, une mission opérationnelle de 223 jours avec soutien externe et deux missions sans soutien d'un total de 62 jours août - 1984 mars une mission opérationnelle de 193 jours pour le K-31 Le K-57 février reçoit la visite de l'amiral Gorshkov alors qu'il est en escale à Aden Une mission opérationnelle de 58 jours pour le K-7, qui parcourt 14630 nautiques en plongée |
1984 |
28 mars - 4 avril le K-131 et le K-28 prennent part à l'exercice Atlantika-84 18 avril - fin juin le K-131 effectue une mission opérationnelle autonome juin - 1985 juin Le K-1 lance 18 missiles P-1000 Vulkan, en salve ou lancement unique. 10 tirs sont qualifiés de succès Une mission opérationnelle autonome pour le K-128 et pour le K-28 avec l'équipage 351 Une mission opérationnelle autonome pour le K-22, avec l'équipage du K-111 Une mission opérationnelle autonome pour le K-90 avec le 461ème équipage |
22 janvier prix du commandant en chef de la marine pour la préparation missile pour le K-189 |
1985 |
mars - avril mission opérationnelle pour le K-104 en Atlantique du nord-est au cours de laquelle il réalise 48 fois des liaisons avec des satellites US-P de renseignement électromagnétique Une mission opérationnelle autonome avec le 461ème équipage pour le K-135 Une mission opérationnelle autonome pour le K-22 Une mission opérationnelle autonome pour le K-90 avec l'équipage du K-192 |
juillet - octobre mission opérationnelle en Océan Indien pour le K-175 décembre - 1986 juin une mission opérationnelle de 198 jours en océan Indien et mer de Chine méridionale, avec escales à Aden et Cam Ranh pour le K-48 |
1986 |
Plusieurs missions opérationnelles autonomes en Méditerranée pour le K-128 Une mission opérationnelle autonome avec l'équipage 461 pour le K-172 |
Pour le K-184, dernière mission opérationnelle entre mars et mai - 1987 une mission opérationnelle de 290 jours avec soutien externe pour le K-23 |
1987 |
fin mars - mi-mai mission opérationnelle en Méditerranée, avec 35 prises de liaisons avec le satellite US-P lancé le 4 août 1986 pour le K-128 17 mai – 17 juillet mission opérationnelle en Méditerranée pour le K-125 Septembre fin de la dernière mission pour le K-128 Novembre fin de la dernière mission pour le K-28 - 1988 Le K-74 effectue une mission opérationnelle autonome |
avril – novembre permanence opérationnelle pour le K-48 décembre pour le K-189, retour de la dernière mission opérationnelle de 223 jours avec soutien externe |
1988 |
4 mai – 7 juillet mission opérationnelle en Méditerranée pour le K-125 septembre le K-1 rentre de sa dernière mission opérationnelle fin de l'année le K-104 rentre de sa dernière mission opérationnelle Une mission opérationnelle pour le K-172 |
juillet retour de la dernière mission opérationnelle pour le K-23 13 avril – 30 novembre dernière mission opérationnelle de 224 jours avec déploiement depuis Cam Ranh du 1er mai au 14 novembre 1988 pour le K-56 |
1989 |
mars – mai mission opérationnelle en Méditerranée. 12824 nautiques en plongée pour le K-125 Le K-35 effectue une mission opérationnelle de 62 jours, dont la fin en février marque le retour de la dernière mission Le K-74 effectue une mission opérationnelle autonome qui se termine en mars (dernière mission) |
prix du Commandant en Chef de la marine pour la préparation missiles pour le K-23 |
1990 |
Néant |
Néant |
1991 |
mai allumage intempestif d'un booster de missile au moment de son chargement sur le K-47 |
|
6.1 Flottes utilisatrices
Deux flottes ont été utilisatrices de ces sous-marins. La flotte du Nord a disposé de 15 unités, celle du Pacifique de 14. Tous les sous-marins construits par le chantier Sevmash, à l'exception du K-116, servent en flotte du Nord. Tous les sous-marins construits par le chantier de Komsomolsk sont affectés à la flotte du Pacifique. La plupart ont disposé d'une deuxième équipage, entre 1968 et 1973.
La durée de vie moyenne s'établit à 24,54 ans. De la même manière, les sous-marins ont connu un taux de présence en ligne de 68,73 %.
Flotte du Nord | Flotte du Pacifique | ||
Durée de service (années) |
|||
|
Moyenne |
25,24 |
23,41 |
La plus élevée |
29,84 |
26,05 |
|
La plus courte |
22,3 |
19,86 et 19,87 (2) |
|
Taux de présence en ligne (%) |
|||
|
Moyen |
69,73 |
67,16 |
Le plus élevé |
77,82 |
86,72 |
|
Le plus court |
53,16 |
47,36 |
|
Distance parcourue (N) |
|||
|
Moyenne |
227517 |
183683 |
La plus élevée |
317040 |
252119 |
|
La plus courte |
101947 |
114681 |
|
Heures de fonctionnement (h) |
|||
|
Moyenne |
25063 |
22164 |
La plus élevée |
34597 |
27861 |
|
La plus courte |
12746 |
16200 |
Nota:
1- Le K-116 a été considéré comme partie intégrante de la flotte du Pacifique, flotte dans laquelle il a servi le plus longtemps
2- pour les deux cités (K-116 et K-31) suite à un accident radiologique
Pour la flotte du Nord, on en dénombre 3, la 7ème diviziya ayant changé de subordination en 1982.
|
Année |
Unités |
7ème diviziya de la 1ère flottille de sous-marins |
||
|
1965 |
K-22, K-74, K-90, K-116, K-125 |
1966 |
K-128 |
|
1968 |
K-166 |
|
1969 |
K-1, K-28, K-104 |
|
1970 |
K-47, K-131 |
|
1971 |
K-172 |
|
1973 |
K-35 |
|
7ème diviziya de la 9ème escadre de sous-marins |
||
|
1982 |
K-22, K-28, K-47, K-74, K-104, K-125, K-128, K-135, K-166 |
1985 |
K-172 |
|
11ème diviziya de la 1ère flottille de sous-marins |
||
|
1963 |
K-166 |
1964 |
K-1, K-47, K-104, K-170, K-172 |
|
1965 |
K-28, K-35 |
|
1966 |
K-131, K-135 |
|
50ème diviziya de la 9ème escadre de sous-marins |
||
|
1984 |
K-28, K-35, K-104 et K-128 |
1985 |
K-1 |
Pour la flotte du Pacifique, on en compte sept, qui sont les suivantes:
|
Année |
Unités |
8ème diviziya de la 2ème flottille de sous-marins |
||
|
1985 |
K-94, K-175 et K-189 |
1986 |
K-184 |
|
10ème diviziya de la 15ème escadre de sous-marins, puis de la 2ème flottille (à partir de novembre 1973) |
||
|
1967 |
K-10, K-94, K-116, K-175, K-189 |
1968 |
K-48, K-175 |
|
1971 |
K-108 |
|
1973 |
K-108, K-184 |
|
1976 |
K-34, K-57 ? |
|
1977 |
K-94 |
|
1980 |
K-57 |
|
26ème diviziya de sous-marins |
||
|
1964 |
K-175, K-184 |
1965 |
K-57, K-31, K-189 |
|
1966 |
K-10, K-48, K-56 |
|
1967 |
K-7 |
|
1968 |
K-28 |
|
1969 |
K-34 |
|
1971 |
K-31 |
|
29ème diviziya de la 4ème flottille de sous-marins |
||
|
1979 |
K-10, K-31, K-48, K-108, K-116 |
1980 |
K-7, K-34 |
|
1984 |
K-23 |
|
1986 |
K-56, K-184 |
|
38ème diviziya de sous-marins |
||
|
1985 |
K-48 |
1986 |
K-184 |
|
42ème diviziya de la 2ème flottille de sous-marins |
||
|
1988 |
K-94 |
1989 |
K-184, K-189 |
|
45ème diviziya de la 15ème escadre de sous-marins |
||
|
1966 |
K-31, K-116, K-175, K-189 |
1967 |
K-94 |
|
1968 |
K-108 |
|
1969 |
K-34 |
La flotte du Nord en a accompli au moins 145 pour plus de 8100 jours, le record étant détenu par le K-1 avec plus de 1000 jours. Les zones dévolues à cette flotte couvrent l'Atlantique, jusqu'à Cuba. On note aussi de multiples missions en Méditerranée entre mai 1967 et mai 1989.
La flotte du Pacifique en a accompli 88 au moins, pour plus de 6600 jours, le K-57 en ayant réalisé la plus grande durée avec 1263 jours. Les zones couvertes vont des approches de Vladivostok jusqu'à la mer Rouge, en passant par la mer des Philippines. Les points d'appui de Berbera (Somalie), Dakhla (Éthiopie à l'époque) et Cam Ranh (Vietnam) sont fréquemment utilisés.
6.3 missions particulières
Le K-116 effectue entre février et mars 1966 un transit flotte du Nord - flotte du Pacifique en franchissant le passage de Drake, au sud du continent américain. Tandis que le K-135 effectue une escale entre le 14 et le 27 mai 1970 à Cienfuegos (Cuba) en même temps qu'un groupe de bâtiments et de sous-marins, au cours d'une mission opérationnelle autonome .
6.4 Distinctions / décorations
Le 23 janvier 1956, le K-56 reprend les traditions du sous-marin de la garde S-56 de la série IX-bis (décoration de sous-marin de la Garde). Après son arrivée en flotte du Pacifique, le K-116 est élevé à la distinction de bâtiment de la Garde. Il relève les traditions du Shch-422 (série X) le 14 avril 1966. C'est le premier sous-marin du temps de paix à être ainsi honoré. Enfin, le K-22 devient bâtiment de la garde le 23 octobre 1967.
6.5 Accidents / pertes au combat
Aucune perte à la mer connue. De nombreux incendies sont enregistrés, avec des causes diverses. Plusieurs accidents radiologiques sont signalés, avec l'apparition de fissures dans les circuits primaires des réacteurs. Les accidents les plus notables sont les suivants:
1968
au cours d'une mission en mer de Chine orientale et dans le Pacifique, le K-7 touche le fond à plusieurs reprises dans les parages de l'archipel des Kerama (Okinawa) du fait d'une erreur de position de 40 N
mars - 3 avril lors d'une mission de longue durée en Méditerranée du K-172, 126 membres de l'équipage sur 132 sont intoxiqués par des particules de mercure, au bout de onze jours de navigation. Une ampoule en contenant 18 kg a été cassée, mais les précautions nécessaires à sa récupération n'ont pas été appropriées, et le métal s'est volatilisé au travers des conduits de ventilation. Les compartiments III, VIII et X sont les plus touchés.
9 octobre le K-131 entre en collision avec un sous-marin étranger au large de Kola
1970
20 juin le K-108 entre en collision avec l'USS Tautog (SSN-639) au large du Kamchatka
1971
Le 29 septembre à 12 h 30, à bord du K-184, à une profondeur de 80 m se produit un dégagement gazeux dans la partie avant de la tranche réacteur (tranche 6). Le dégagement gazeux et les aérosols se sont poursuivis jusqu'à ce que le niveau de radiation atteigne de 6 à 20 fois la dose maximale admissible dans les 2ème et 3ème niveaux de la tranche 6. L'alerte est donnée, et les tranches 5, 6 et 7 sont placées sous surveillance et accès limité. Le sous-marin fait alors surface pour ventiler la tranche 6, mais il est rapidement survolé par un avion P-3 des USA. Le sous-marin s'apprête à plonger en urgence, mais la situation est très difficile : le niveau en tranche 6 atteint 300 fois la dose maximale, 5000 fois au niveau des appareils de la partie avant, 1700 fois cette dose au 2ème niveau. Elle atteint déjà 40 fois cette dose dans les tranches 5 et 7. Le sous-marin reste en surface après avoir informé la base de ses difficultés. L'activité gazeuse se réduit vers minuit le 24, les compartiments 5 et 7 revenant à la normale. Pour la tranche 6, par contre, le niveau reste de 1 à 2 fois la dose maximale admissible. Il faut tout de même entreprendre la décontamination des tranches 5, 6 et 7 dans lesquelles l'activité radiologique reste élevée. Le 3 à midi, la situation s'est normalisée. Accord est donné au sous-marin pour regagner sa base en plongée. Une partie de l'équipage éprouve pendant un mois des maux de tête, des douleurs thoraciques et des nausées.
1972
19 juin collision en surface du K-131 avec le K-320 (classe 670 Skat) dans le détroit de Mostovskiy
1973
14 juillet le K-116 entre collision en surface dans le détroit de Pierre le Grand avec le grand chalutier congélateur Akademik Berg. Le sous-marin rentrait d'un tir de missile, avec une moitié de l'équipage du K-23 à bord, embarqué pour la circonstance. 27 morts. Un monument est dédié à cette catastrophe à Fokino.
20 août le K-1 heurte le fond à 120 m de profondeur à la vitesse de 16 noeuds dans les Caraïbes (baie de Jagua). Il est alors armé par le 281ème équipage. Le nez endommagé entraîne la destruction des têtes nucléaires des torpilles sur le polygone de Novaya Zemlya
1976
28 août collision du K-22 avec la frégate US FF 1047 VOGE
24 septembre le courage de trois officiers permet au K-47 de revenir en surface, alors qu'un incendie à éclaté dans la 8ème tranche où se situe la console de contrôle des réacteurs par 40 m de fond. Les trois officiers, restés à leur poste en tranche VIII malgré le sinistre vont décéder par la suite, après avoir respiré des gaz mortels. La turbine et le réacteur bâbord sont hors service. Le sous-marin fait surface. Mer force 4, vent 5 à 6. Le fréon d'extinction est utilisé en urgence depuis la 7ème tranche. L'incendie est éteint, mais l'épaisse fumée oblige à évacuer le poste de commande de l'installation de production d'énergie. Le commandant prend alors la décision de perdre le réacteur tribord et fait évacuer le personnel vers la tranche 7. Plusieurs personnes ont perdu connaissance, 3 décèdent. Après l'extinction de l'incendie, le sous-marin rentre à sa base le 4 octobre, à la vitesse de 10 nds sur la ligne d'arbre tribord
1979
le 2 juillet un grave incident radioactif frappe le K-116, suite à des travaux d'entretien bâclés. Il est placé en réserve conservatoire dès 1980, réserve dont il ne sortira pas.
1980
Le K-175 s'échoue dans la vase à la sortie de Dakhla en mer Rouge, et y reste 9 heures
1981
20 mars le K-184 entre en collision en surface avec le K-43 (classe 670). Coque légère endommagée sur tribord, un tube lance-torpilles n'est plus étanche, la porte d'un autre ne s'ouvre plus. Les réparations vont prendre une semaine.
21 octobre le K-135 heurte le fond en mission opérationnelle en Méditerranée, suite à une erreur de navigation de 32,5 N. Le commandant avait tenu à garder un silence acoustique absolu, alors que la position ne reposait que sur deux relevés de Loran-C
1983
21 janvier pour le K-10 collision en plongée (avec un sous-marin chinois?) . L'avant de la coque externe, les barres de plongée avant et les portes des tubes lances torpilles sont très endommagés
1985
10 août à bord du K-431 (K-31) explosion avec dispersion de débris radioactifs lors d'un rechargement des réacteurs à Chazhma. La grue flottante utilisée pour l'opération est déstabilisée par les remous créés par un patrouilleur entrant rapidement dans le port. 27 morts sur le coup. Nombreuses personnes irradiées. Les débris couvrent un rayon de 5,5 km, les retombées touchant jusqu'à 30 km autour du site. Le K-42 (classe 627A) amarré à couple est condamné par la suite du fait de la dose de radiation subie.
1989
5 juin fuite du circuit primaire du réacteur bâbord en mer sur le K-192 (K-172). L'autre réacteur est utilisé pour alimenter à 55% de la puissance maximale les deux turbines pendant 12 jours. Mais le 16 juin, en mer, fuite du circuit primaire du réacteur tribord qui finit par éclater le 26. Retour à la base sur diesel. Le taux de contamination radioactive est tel que le sous-marin ne peut-être réparé. Il est placé en réserve 2ème catégorie
Fragilité des générateurs de vapeur qui contraint rapidement à un Arrêt Technique Intermédiaire (TR).
Deux cas au moins de grave pollution saline des collecteurs de vapeur endommageant les turbines de propulsion.
Incendies nombreux, pour des causes très variées.
Obsolescence rapide du système d'armes, qui imposait un lancement en surface et un guidage tout au long du vol des missiles, tout comme une désignation d'objectifs externe. D'où de multiples modifications en divers projets (voir l'onglet Evolutions). Une version un temps envisagée avec dix tubes lance-missiles est abandonnée, l'émergence de missiles lancés en plongée se révélant plus prometteuse.
Par ailleurs, le niveau vibratoire de l'installation énergétique, la vitesse de rotation élevée des hélices, et la mauvaise isolation des conduits de ventilation engendraient un niveau acoustique important.
Il convient d'être prudent quant à l'interprétation de ces données qui ne se basent que sur des données parcellaires, le but étant ici d'indiquer non une valeur absolue, mais une tendance. On compare ici l'effectif théorique qui est en fait le nombre de sous-marins inscrits à la liste navale à celui des sous-marins qui ne sont ni en entretien de longue durée (TR, SR ou KR) ni en réserve.
La moyenne (avant 1990) s'établit à 66,9 %.
Pour cette flotte, le graphique montre qu'à part pour la période post 90 qui correspond au retrait de ces unités, le pourcentage n'a quasiment jamais atteint les 90%. Il s'effondre même jusqu'à 44% en 1971. Il s'établit en moyenne à 66% avant 1990.
Pour la flotte du Pacifique, la moyenne s'établit à 69% (avant 1990 toujours). On note également un effondrement en 1970, mais moins marqué (56,4%).
L'usure du système propulsif limite leur emploi à partir de 1990. Les contraintes liées au système d'armes (lancement en surface, DO externe, guidage du missile ...) accélèrent leur retrait, d'autant que les conditions économiques de l'URSS se dégradent sérieusement alors que ces sous-marins sont quasiment en fin de vie. Deux accidents radiologiques provoquent aussi deux retraits anticipés.
Le premier retrait survient le 10 septembre 1985. C'est celui du K-116 fortement irradié suite à des travaux d'entretien bâclés en juillet 1979, en flotte du Pacifique. Il faut attendre le 14 mars 1989 pour enregistrer le premier retrait du service en flotte du Nord, le K-11.
Les dernières unités sont rayées en 1994, le 5 juillet pour le B-134 (Pacifique) et le 15 pour le B-22 (Nord).
Aucune unité ou élément d'unité n'a été semble-t-il été utilisé comme équipement d'entraînement ou comme monument.
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